Laurent contient son inquiétude

Laurent contient son inquiétude

20 octobre 2020 0 Par CLEMENCE

Notre Nationale 2 Féminine, comme beaucoup d’équipes, fait ce qu’elle peut depuis quelques semaines. Son nouveau QG est devenu la pelouse du Fort Carré et sa piste de 400 mètres qui l’entour. Les vidéos tournées par l’entraîneur, Laurent Ghio, montre que les filles s’entraînent, avec ballon, comme elles le peuvent, sous les projecteurs, avec des températures qui, aujourd’hui supportables, vont commencer doucement à descendre. “Les parties de ballon reste le côté fun des soirées. Mais elles passent plus de temps à courir et faire des sprints. A choisir, elles auraient dû prendre une licence d’athlétisme cette saison.”

Les filles attendent, mais le temps commence à être bien long et les perspectives d’améliorations semblent bien maigre. “On fait comme on peut mais avec moins de motivation. On garde à l’esprit qu’il faudra éviter toute blessure lors de la reprise. Les décideurs, derrière leur bureau, pensent que les filles seront capables de jouer le week-end qui suivra la reprise des entraînements. Quand on connaît l’exigence de notre sport, dans les appuis, les contacts, le niveau cardiaque etc… On les emmène directement à l’abattoir. J’espère qu’il y aura une prise de conscience dans ce domaine. Qu’on évite de voir des effectifs comme chez les pros à Nantes qui sont obligés de jouer avec des jeunes du centre de formation parce que l’infirmerie des pros est pleine ! Et puis, que dire de la grave blessure de Nikola Karabatic, une idole. Monsieur indestructible. Et là, je parle du milieu professionnel, avec des médecins, des kinésithérapeutes et des préparateurs physiques et surtout pas un travail à côté.” Alors chez les amateurs… Chez monsieur et madame tout le monde…

Laurent, administratif de ses filles, explique le cœur qu’elles mettent durant les séances et il espère que les petits jeux leur donne envie de se retrouver, sans que cela ne devienne une contrainte, un sentiment de perte de temps. “On est tous impatients de reprendre normalement. Mais il nous manque un cap pour se fixer sur l’avenir. C’est difficile de projeter des choses quand on est dans l’incertitude. On se prépare à reprendre, on planifie une séance et le jour même on apprend qu’on ne peut pas s’entraîner…” Au plus tôt, à moins que le décret ne soit prolongé, les filles pourront reprendre l’entraînement le 3 novembre prochain. Dans un monde idéal.