Ghio : “Que ça serve de leçon”

Ghio : “Que ça serve de leçon”

29 septembre 2020 0 Par CLEMENCE

Après une défaite inaugurale contre la réserve de Cannes-Mandelieu pour le début du championnat Nationale 2, Laurent Ghio, notre entraîneur, monte au créneau et ne compte pas laisser passer ce qu’il a vu.

Laurent, le match de l’équipe première de Cannes ayant été reporté, tu as dû affronter avec ta N2F un groupe beaucoup plus fort que prévu…

Je vais être clair. On sait que cette saison, à n’importe quel moment, une équipe première peut voir son match reporté alors que sa réserve, elle, peut jouer. Voir des joueuses descendre, cela fait partie du jeu. On peut toujours être déçu que ça tombe sur soi, le règlement l’autorise. Bien entendu que si ça avait pu tomber sur l’équipe d’à côté, ça nous aurait arrangé. Mais c’est comme ça. Cannes a un objectif de maintien avec sa réserve et prendre trois points est important pour eux. Ils ont un projet à faire aboutir.

On en ressort avec une sévère défaite sur le score de 25 à 33. Une grosse déception ?

Nous avions des arguments pour faire bien autre chose. L’emporter ? Je ne sais pas, mais montrer autre chose oui c’est certain. On l’a fait pendant vingt minutes et ensuite ça s’est décousu et il ne faut en aucun cas mettre ça uniquement sur le fait que notre adversaire a eu des renforts. On aurait pu faire valoir un meilleur visage. D’ailleurs, je tiens à dire que sur le chiffre de huit renforts qui a circulé, une seule est une réelle titulaire de la D2F. Les autres sont des joueuses de rotation. Cannes ne nous a pas non plus envoyé les contrats pros. L’écart de huit buts ne se justifie pas. Pas avec cette explication en tout cas.

Avec laquelle du coup ?
Collectivement, il y a eu une faillite à partir de la vingtième minute. J’ai mis en place quelques rotations mais les filles ont commencé à prendre des actions individuelles qui n’avaient pas lieu d’être ou alors elles ne voulaient plus prendre de responsabilité. On a alterné donc entre les tentatives improbables et l’absence de risque. Les filles sont sorties du cadre et il n’y a plus eu d’initiative collective. On a laissé, nous même, de la place à Cannes et avec sa maturité il ne lui en fallait pas plus pour nous mettre le compte.

Comme la saison passée, l’équipe commence donc son championnat par une défaite…

C’est vrai, mais ce n’est pas du tout le même contexte. Pour tout dire, j’ai poussé une vraie gueulante dans le vestiaire à la fin du match. Je ne peux pas accepter un tel état d’esprit. Perdre, c’est une chose, mais abandonner le collectif, s’en est une autre. Pour la suite, je vais axer mon discours dans le sens du travail collectif. Il faut affiner certaines choses pour avancer et que les filles sachent que si elles n’ont pas envie de rester dans le moule, elles sortiront, soit en allant en réserve, soit en n’étant pas prise tout simplement. Si on participe tous, j’aimerai que tout le monde aille dans le même sens.

Tu envoies un message très fort aux filles…

Elles le savent et sont bien au courant. L’année dernière j’étais beaucoup dans le participatif en donnant du temps de jeu à tout le monde quand c’était possible, dans un but aussi d’éviter le plus possible les blessures. Là, si je dois miser sur dix filles, on le fera. Que ça serve de leçon. Rien n’est acquis. Il faut changer cet état d’esprit. Je le redis, perdre contre cette équipe de Cannes n’a rien de choquant et je peux même selon les circonstances accepter cet écart de huit buts. Mais de cette façon, avec cette attitude, c’est gênant.

Au moment de cet entretien, mardi soir, ton déplacement de dimanche à Ajaccio est maintenu…

On va s’organiser comme on peut dans la semaine. Ce sera une bataille et il faudra rendre coup pour coup tant physiquement que handballistiquement. C’est le genre de match qui me plaît. Avec une vraie intensité. Ce n’est pas toujours du beau handball mais tu fais face à un engagement de tout instant et, mentalement, il faut être prêt à jouer ça. Avec ce que j’ai vu contre Cannes, je ne pouvais pas espérer meilleur déplacement pour que les filles me montrent tout autre chose. Là bas, il ne faudra pas se relâcher ne serait-ce que cinq minutes. On devra trouver les solutions ensemble pour revenir avec un résultat positif.