« Le bon choix humain et sportif »

« Le bon choix humain et sportif »

17 avril 2020 2 Par MARTIAL HESPEL

A 22 ans, Grégoire Charousset, ailier gauche, va nous rejoindre à la rentrée. Ce sera son quatrième clubs, le troisième en Nationale 1, un niveau qu’il a découvert à 16 ans.

Grégoire, qui es-tu et quel est ton parcours dans le handball ?
J’aurai 23 ans à la fin de l’année. Je suis né à Montluçon dans l’Allier mais je ne suis resté que très peu de temps puisque j’ai vécu jusqu’à mes 7 ans entre la Réunion et Mayotte. C’était un choix de vie de mes parents qui sont dans l’éducation nationale. Ils voulaient vivre une aventure. Je suis rentré en Métropole à Epinal et c’est là, deux ans plus tard, que j’ai commencé le handball, dans ce même club, jusqu’à mes 18 ans. J’ai suivi mon cursus dans toutes les catégories jusqu’à intégrer le Nationale 1 à l’âge de 16 ans. Je suis resté trois ans dans ce groupe.

Si jeune, comment cela s’est produit ?
Un nouveau coach est arrivé, Alexandre Scheubel. Il a voulu monter un projet sur du long terme. Nous étions une génération de quelques garçons, tout en étant en U18 France qui ont pu, dans un premier temps, intégrer l’équipe première lors des entraînements puis jouer petit à petit en cas de blessure ou de suspension d’un titulaire. C’est justement ce qui est arrivé pour moi à 17 ans. Le titulaire a pris deux matchs de suspension et j’ai pu jouer dix minutes sur le premier match et marqué mon premier but. A fil du temps, c’était à nous, les jeunes, de savoir saisir ses opportunités. J’ai gagné en motivation car dès mes premiers matchs je ne suis pas resté une heure à attendre. Même si c’était peu, j’ai joué.

Quand as-tu compris que tu avais un avenir à haut niveau dans le handball ?
C’est vers l’âge de 14 ans que j’ai commencé à comprendre que j’avais quelque chose à faire. Deux ans plus tard, je commencé à intégrer « les grands ». Mais entre temps j’ai été assez frustré de ne pas avoir été pris au Pôle Espoir. J’ai peut-être douté… Mais avec la Nationale 1 j’ai vite retrouvé de la motivation. J’avais une grosse opportunité à saisir. Mais comme je n’étais pas au Pôle, j’étais dans la section sportive de mon lycée : BAC ES. J’avais les cours toutes la journée et on avait trouvé un accord pour que j’arrête les cours à 16h. J’avais entraînement entre quatre et cinq fois par semaine à 18h donc j’avais un peu de temps pour faire mes devoirs. J’ai appris très jeunes à savoir gérer mes temps libres et mes efforts.

Tu as du faire des sacrifices ?
Pas tellement car c’est ma passion. C’est ce que je voulais faire. Donc pas tellement une contrainte. Je donnais 200% aux entraînements. J’étais très jeune donc ultra motivé et je voulais prouver à chaque instant. C’était mon quotidien et j’aimais ça !

La suite ?
J’ai eu pas mal de temps de jeu lors de la dernière année. Je n’étais plus le minot de l’équipe. J’avais gagné en qualité et en assurance aussi. J’étais dans le groupe tous les week-ends et je jouais entre 5 et 30 minutes à chaque match. Mais pas la suite, pour des raisons personnelles, je suis parti pour rejoindre l’équipe de Villiers-Les-Nancy. J’appréhendais un peu mais finalement j’ai passé deux bonnes années. La première année on a terminé champion de France de Nationale 3 puis on s’est maintenu en Nationale 2. Et là je sors d’un an à Folschviller en Nationale 1.

Même si la saison fût courte, elle a été positive ?
Mon but c’était de retrouver la Nationale 1 et on a réussi une super saison. En fait l’équipe aurait dû descendre en Nationale 2 mais s’est maintenue avec la refonte des poules. Quand la saison s’est arrêtée, on était quatrième ! Sur un plan personnel, j’ai beaucoup joué et j’étais vraiment épanoui dans cette équipe. J’avais la responsabilité de tirer les penalties : j’ai pu me montrer. C’est grâce à cette année là que j’ai pu retrouver le niveau de la troisième division et de postuler à Antibes.

Justement, pourquoi Antibes et ce changement de vie sur la Côte d’Azur ?
A la base, je n’avais pas de raison de partir de Folschviller. Mais Thomas (Saint-Voirin notre gardien ; ndlr) m’a informé que le coach était à la recherche d’un garçon de mon profil : jeune au poste d’ailier gauche. J’ai donc fait le choix de changer de vie parce que j’en avais besoin et je pense que c’est maintenant que je peux le faire et pas quand j’aurai dix ans de plus. Mais avant ça, comme j’étais en contact avec Thomas et qu’il me faisait part souvent de la situation, j’ai suivi la saison et même vu des matchs en replay comme le nul contre Montpellier. Thomas y a toujours cru. Malgré les défaites, l’état d’esprit n’a jamais flanché et ça franchement c’est fort ! En plus ils ont perdu contre une équipe de N3 en coupe et nous aussi à Folschviller on s’est loupé dans cette compétition : ce n’est vraiment pas évident de se relancer surtout quand en championnat c’est dur. J’ai vraiment hâte d’intégrer ce groupe car de l’extérieur ce qu’ils ont su faire c’est vraiment costaud. Je sais que j’ai fait le bon choix à la fois sportif et humain.

Convaincu avant même d’arriver ?
Pour moi vivre dans un groupe de copains et de compétiteurs à la fois c’est très important. Là où il fait bon vivre ensemble sur et en dehors du temps. Je n’ai pas toujours vécu ce cas de figure. Et puis j’ai l’expérience de Thomas pour moi. Lui, à la base, était venu pour jouer en Nationale 2 et puis entre temps l’équipe est montée. Il en était forcément très content et se sent vraiment bien au club. Il s’occupe même d’un spécifique gardien : c’est très important que les gamins puissent s’identifier. Et grâce à lui, je sais que j’arrive dans un groupe à l’état d’esprit irréprochable. Faire ce qu’ils ont fait sans ça c’est impossible. Avec les recrues qui arrivent, on aura un groupe mixte avec les anciens du club et les jeunes comme nous. Je pense que ça sera très intéressant. On va tout faire pour stabiliser le club à ce niveau et se battre à chaque match. Je sais que cette poule 4 est très forte. Je n’ai qu’une ambition : m’épanouir dans nouvelle vie. Je n’ai pas de doute sur le fait de réussir à m’intégrer. J’ai beaucoup bougé dans ma vie, depuis tout jeune enfant, donc ne m’inquiète pas à ce sujet.